Cadran solaire
Un jour, la montre au cadran insultait,
Demandant quelle heure il était,
Je n'en sais rien dit le cadran solaire,
— Eh ! Que fais-tu donc là, si tu n'en sais pas plus ?
— J'attends, répondit-il, que le soleil m'éclaire ,
Je ne sais rien que par Phébus.
— Attends-le donc, moi je n'en ai que faire,
Dit la montre sans lui, je vais toujours mon train,
Tous les huit jours un tour de main,
C'est autant qu'il m'en faut pour toute la semaine.
Je chemine sans cesse, et ce n'est point en vain
Que mon aiguille en ce rond se promène.
Écoute, voilà l'heure, elle sonne à l'instant ,
Une, deux, trois et quatre. Il en est tout autant,
Dit-elle. Mais tandis que la montre décide,
Phébus, de ses ardents regards
Chassant nuages et brouillards,
Regarde le cadran, qui, fidèle à son guide,
Marque quatre heures et trois quarts.
Mon enfant, dit-il à l'horloge,
Va-t'en te faire remonter.
Tu te vantes sans hésiter
De répondre à qui t’interroge,
Mais qui t'en croit peut bien se mécompter.
Je te conseillerais de suivre mon usage
Si je n'y vois bien clair, je dis : Je n'en sais rien.
Je parle peu, mais je dis bien,
C'est le caractère du sage.
Marie-Lise Ehret
2020
|
|
|
|