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POÈTE MASSACRÉE POUR LE MARCHÉ
Écrit le 28 oct 2010 par marie-lise ehret
**

L’innocence nue

Elle a ce regard bleuté, naïf de l’enfance,
Craintif, observateur, vécus de sa naissance.
Un sourire clair-obscur illumine son visage,
Tel un masque d’ébène éloigne les présages.

De longues vagues d’or ondulent sur ses reins,
Que son humble grand-mère, le dimanche matin,
S’évertue à sculpter de son fer à friser.
Sa grande lucidité, l’empêche de rêver.

Car son trésor à elle, ne le gardera pas,
A cinq ans sent, rôder l’inéluctable trépas
Ces braves gens lui ont donné tout ce qu’ils ont pu,
Sublime prouesse à quatre-vingts ans et plus.

Tend sans arrêt les bras à qui voudra l’aimer,
Seul moyen qu’elle a trouvé pour communiquer.
Se rend utile à tous, aimez-moi, aimez-moi,
C’est une malade d’amour cet enfant-là !

Sa grand-mère le sait, elle connaît sa faiblesse,
La protège pour que les grands ne la blessent,
Pour elle oncles et tantes, c’est le monde entier
A quoi donc père et mère pourrait ressembler ?

Elle est toujours malade, chétive et agitée,
Cataplasmes, ventouses, potions grand-mère ça y va.
Fait d’horribles cauchemars que le phénergan abat,
D’où elle vient, de son nom fendu, rien n’est conté.

Est-ce pour cela qu’elle ne tient pas debout ?
Elle chute sans arrêt, s’égratigne les genoux.
Cette enfant-là, c’est une vague en sursis,
Le dos voûté, soumis, comme trop vite vieillie.

Avec cette sale manie qu’elle a de chaparder,
Ceux qu’elle aime et les autres sans trop savoir pourquoi.
Qu’ils vont essayer en vain de redresser,
Non vraiment, ce n’est pas un cadeau, croyez-moi !

D’un émoi acéré, d’une clairvoyance acerbe,
Son passé c’est sa tête, elle enregistre sa vie
Comme une caméra, pour ne pas se perdre,
Ravie, têtue, jouit de ces instants de sursis.

Elle ne sait pas comment elle est arrivée là,
Mais se demande sans cesse où après elle ira,
Le grand-père il l’aime c’est certain, la petite,
Il est fort, il a fait la guerre quatorze dix-huit,

La question des enfants ce n’est pas son rayon
Lui, c’est décharger les péniches, livrer le charbon,
Faire respecter la loi, la morale avec droiture,
Mais le temps l’a paré de fatigue et d’usure.

Elle sait qu’il sera comme un enfant perdu aussi.
Tant de temps passé ensemble, c’est sa moitié de vie,
Lui, ne veut pas voir ce que l’enfant sait déjà.
Elle fut là quand le jour tant redoute arriva,

Sylvie, je vais mourir, que vas-tu devenir ?
Posa la main sur sa tête dans un ultime soupir.
Imbécile et froide, resta là durant des heures,
La tête sur ses genoux noyée dans ses pleurs.

Quand les grands arrivèrent ils la trouvèrent hélas,
Assise sur sa chaise, l’enfant à ses genoux,
Froide et raide, la petite ne sait rien de ces choses là
Elle sait que son trésor s’est envolé, c’est tout.

Grand-mère avisée ne croyait pas si bien dire,
Ses craintes étaient fondées sur son devenir
Elle rejoindra celui de sa prime enfance,
Ballot, de chaire de sang, de papier, de jugements,

Éparpillée au gré du vent, de-ci, de-là,

Comme le vent sans cesse vous chavire inlassablement,
Comme l’orage sans cesse vous foudroie désespérément,
Comme ce soleil de plomb sans cesse vous calcine solitairement,
Comme cette mer sans cesse engloutit définitivement

Si elle voyait cette enfant-là !
Qui cherche une porte ouverte et ne la trouve pas.

Si elle voyait cette enfant-là !
Qui a peur de grandir ou ne sait pas.

Si elle voyait cette enfant-là !
Qui est toujours glacée et ne se supporte pas.

5 – sept 2003
Marie-Lise Ehret

face bouck et le CREB psychiatrique

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